Des soins de coeur à coeur

Des soins de coeur à coeur


Regards sur Bethléem, no 74 - Thème

Celina a si bien décoré sa chambre que la présence du Dr Saliba Ghneim est presque incongrue.
Photo: © Caritas Baby Hospital

Cinquante jours d’hospitalisation, c’est particulièrement long pour un enfant. Et pourtant c’est la durée du séjour de la petite Celina à l’Hôpital de l’Enfance Bethléem après un traitement médical aux soins intensifs. Heureusement, les soins postopératoires de qualité et les distractions offertes par la salle de jeux ont rendu son séjour supportable.

Celina a sept ans et vit avec sa famille dans le village de Nahalin, au sud de Bethléem. Quand on la rencontre, on est immédiatement frappé par sa curiosité et son énergie. Mais derrière son sourire se cache une maladie grave : Celina est née avec un défaut de la cloison interventriculaire, une malformation du septum. Cette maladie la rend vulnérable aux infections.

Un jour, Celina a une forte fièvre, accompagnée de vomissements importants. Ses parents Dua’ et Mohammed s’inquiètent, car ils savent que pour un enfant atteint d’une malformation cardiaque, une infection peut être mortelle. Le médecin local leur conseille de se rendre en urgence à l’Hôpital de l’Enfance Bethléem.
 

Peur de l’intervention

A l’Hôpital de l’Enfance Bethléem, les premiers tests confirment les soupçons : Celina souffre d’une grave infection bactérienne du coeur. Une échographie révèle toute l’ampleur de la situation et montre une végétation bactérienne proliférante sur son petit coeur. Une telle inflammation est particulièrement dangereuse pour les enfants atteints de malformations cardiaques.

Hospitalisée sur le champ, Celina est reliée à un moniteur cardiaque et reçoit des antibiotiques en intraveineuse. Mais son état se dégrade rapidement : elle ressent de fortes douleurs thoraciques, vomit à nouveau et son pouls s’accélère. La fillette est aussitôt transférée aux soins intensifs.

« C’était terrible de voir notre fille souffrir ainsi », se souvient sa mère. « Celina, qui a déjà peur de la moindre aiguille en temps normal, a dû affronter toute la panoplie. » Les traitements sont toutefois moins pénibles que ne le craignaient la fillette et ses parents. C’est en effet dans ce genre de situation que l’expertise pédiatrique de l’Hôpital de l’Enfance Bethléem se révèle.

Lorsqu’un traitement par voie intraveineuse est prévu pendant une période prolongée, on pose des cathéters adaptés à la taille des veines des enfants. Comme ils ne doivent pas être changés souvent, cela permet d’administrer les médicaments et solutions nutritives nécessaires sur le long terme. Ainsi, les piqûres sont moins fréquentes et les enfants peuvent se lever et même marcher. Une fois sortie du service de soins intensifs, Celina se déplace toujours plus librement dans les couloirs de l’hôpital.
 

Une joyeuse licorne à paillettes déambule dans l’hôpital

Ses promenades dans les couloirs mènent Celina jusqu’à la salle de jeux. Dans ce lieu protégé, les enfants hospitalisés peuvent jouer et rencontrer d’autres enfants sous l’oeil bienveillant du personnel soignant. Les deux infirmières Awatef et Rita sont chaleureuses et font rire Celina. Grâce à leurs jeux, elle oublie un peu la maladie, ce qui favorise le processus de guérison.

Jour après jour, la vie normale reprend ses droits. Celina déambule dans les couloirs de l’hôpital, dans sa robe de licorne, un peu de brillant sur les lèvres. C’est sa façon à elle de retrouver la normalité. Ses parents aussi ont repris courage. « Ici, à l’Hôpital de l’Enfance Bethléem, l’équipe fait attention à chaque détail. Pas seulement sur le plan médical, mais aussi sur le plan humain », se félicite Dua’.

 

Photo: © Caritas Baby Hospital

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