L’incroyable force d’une fillette de neuf ans

Mteira est examinée à l’Hôpital de l’Enfance Bethléem. Son diabète nécessite un suivi régulier.

Photos : © Nureen Kaoud

Mteira est née en Cisjordanie dans une famille pauvre qui vit de la vente de lait et de fromage. Lorsque la fillette se plaint de fatigue et de faiblesse soudaines, l’Hopital de l’Enfance Bethleem pose le diagnostic salvateur. Grâce à un traitement ciblé, Mteira maîtrise sa maladie et peut retourner à l’école.

Les chèvres sont si malines ! Elles savent exactement comment feinter et échapper à la capture. Mais elles n’échappent pas à Mteira. La fillette devine à l’avance ce que la chèvre veut faire. Intuitive, elle domine en quelques gestes efficaces l’animal qui ne se défend même pas : les deux se connaissent bien.

Le village d’Arab ar-Rashaydeh, où vit la famille de Mteira, est loin de tout service urbain. La famille vit du maigre revenu de la vente de lait et de fromage. Comme le père ne peut plus vraiment travailler après une opération du coeur, Mteira et ses frères et soeurs doivent aussi donner un coup de main aux travaux agricoles.
 

Le médecin pose un diagnostic sans équivoque

Mais il y a trois mois, Mteira n’en est plus guère capable. Elle traverse la journée en titubant, toujours fatiguée. Lorsqu’elle s’approche de ses chèvres, elles lui échappent en quelques bonds, moqueuses. Que lui arrive-t-il ? Devant la perte de poids constante de la fillette, sa mère décide de se rendre à Bethléem à l’hôpital pédiatrique.

Le diagnostic du pédiatre est formel : Mteira a un diabète de type I. Désormais, la petite fille aura toujours besoin de médicaments, car « les enfants diabétiques doivent immédiatement être mis sous insuline », explique le Dr Abdulsalam Abu Libdeh, spécialiste en endocrinologie pédiatrique. Mais, à la limite du minimum vital, la famille logée dans deux modestes pièces ne peut assumer financièrement. La mère de Mteira s’adresse alors au service social de l’Hopital de l’Enfance Bethleem afin d’obtenir un soutien pour le traitement de sa fille.
 

De l’aide pour les plus pauvres

A l’hôpital pédiatrique, on a expliqué à l’enfant en détail comment s’injecter elle-même l’insuline et comment tenir un registre. La timide fillette de neuf ans ne peut compter que sur elle-même pour le faire, car sa famille est désespérément débordée par les tâches ménagères et agricoles.

Depuis le début du traitement, Mteira a nettement repris des forces. Elle prend bien plus en charge que ce que l’on pourrait attendre d’une enfant de son âge. Elle se joue de sa fatigue, qu’elle ne peut pas vraiment se permettre, et s’occupe maintenant d’elle-même et des chèvres, tout en aidant aussi sa mère dans les tâches ménagères. De plus, elle ramène de nouveau de bonnes notes à l’école, surtout dans ses matières préférées, l’arabe et l’anglais.

Les conditions de vie de Mteira restent difficiles. Mais grâce à la prise en charge de l’Hôpital de l’Enfance Bethléem, la fillette a retrouvé ses forces et sa qualité de vie.